Pourquoi ce titre ?
... Parce que la Force d’Être, d'Aider et de Secourir avait été la manière la plus efficace pour des civils pourchassés de saboter à mains nues les plans d'extermination des hordes de pervers armés jusqu'aux dents dont la défaite demandera l’action coordonnée des meilleures armées du monde ! N'avons-nous pas là une vérité universelle ?
Les lettres et cartes postales non-remises qui avaient guidé notre intérêt sont devenues les moteurs de notre ouvrage
La découverte de ces 1300 lettres et cartes postales aura tiré ce camp et ses internés de leur anonymat. Ce trésor a contribué, pièce par pièce, à reconstruire de nombreux itinéraires qui se sont croisés dans ce camp avant le 13 octobre 1942, date de la déportation des derniers internés juifs. Ce courrier dessinera pour nous la trame qui unissaient les destinataires internés aux expéditeurs – leurs proches qui leur avaient écrit.
En arrivant au dernier récit, le lecteur aura accompagné les internés et leurs proches vers leurs destins respectifs et aura même la chance d’en suivre certains dans la survie et parfois, d’en rencontrer quelques-uns avec nous.
Plus de 1500 références et des milliers de documents auront été incontournables pour l'élaboration de ce projet.
Les adresses des expéditeurs témoignent de l’écartèlement des familles
Si les destinataires étaient concentrés au camp de la Lande, les expéditeurs, souvent des proches, avaient, dans de nombreux cas, été des voisins avant la guerre à Metz, à Nancy ou à Strasbourg, mais les événements les avaient dispersés non seulement dans de nombreuses localités françaises, mais aussi en Belgique, au Royaume Uni, aux Pays Bas, en l’Allemagne, au Maroc espagnol, en Suisse – là où le sort les avait placés.
Nous pourrons même lire du courrier envoyé de Pologne et dans un cas particulier, d’Auschwitz.
La carte ci-dessous, qui décrit la distribution géographique des expéditeurs en France, reflète fidèlement l’explosion des familles et de ce fait, des communautés juives. Cette dispersion a d'ailleurs élargi notre champ de recherche documentaire.
Courrier adressé aux internés du Camp de La Lande.
Nombre d'expéditions par département
Un appel avec documents en mains devant la « Cour de l'Histoire » contre l'exonération des autorités françaises et allemandes
Tous ces récits nous ouvrirons en outre de nombreuses fenêtres sur le rôle des autorités françaises et allemandes et serviront de témoignages dans une « cour d’appel in memoriam » où nous contesterons, avec preuves à l’appui, la légèreté des verdicts de la justice de la Libération. En particulier, nous examinerons le rôle de Jean Tracou, le préfet d’Indre-et-Loire, ainsi que celui de son homologue, Georg Brückle, le chef de la Police de sûreté allemande (La « Gestapo ») de Tours, tous deux responsables directs du sort de ces hommes, femmes et enfants sous leur contrôle. Nous n’oublierons évidemment ni Alfred Delcuze, le chef du Camp de La Lande, qui a diligemment exécuté leurs demandes, ni André Jean-Faure, l’Inspecteur Général des Camps d’Internement, qui n’a pas trahi la confiance de René Bousquet, son patron. Cinq oubliés de la République rétablie parmi tant d’autres...
A la fin du compte
A travers ce travail, nous avons pris connaissance des obstacles dressés devant les Juifs du Camp de La Lande ainsi que devant leurs proches dispersés là où le sort les avait placés. Tout cela renforcera, comme le titre de notre ouvrage l’indique, l’idée centrale qui a progressivement émergé de ce travail : Face à des moyens de destruction sans précédent dans l'histoire de l'humanité, La Force d’Etre, d’Aider et de Secourir aura été la manière la plus efficace pour les Juifs sans armes de résister aux plans d’extermination des Nazis et de leurs complices français.
L’entraide d’un nombre de non-Juifs ne pourra que nourrir nos espoirs.